Les jumelles de hibou sont un outil étonnant pour les amoureux du ciel étoilé. Ayant eu la chance de tester les jumelles Grand-Duc récemment, je peux vous dire que j’ai été stupéfait par ce que j’ai vu avec elles.

Grâce à leurs lentilles de grandes tailles et leur capacité à concentrer la lumière, j’ai pu voir des constellations complètes en pleine ville, ou même des détails surprenants sous un magnifique ciel au fond des Alpes. En un mot, les jumelles Grand-Duc permettent une observation plus précise et plus détaillée du ciel.

L’histoire raconte qu’un amateur d’astronomie a regardé directement au travers d’un téléconvertisseur Nikon TC-E2 pour en imaginer un usage nocturne. C’est ainsi que seraient nées les jumelles de hibou !

Je vous propose de vous présenter les caractéristiques des « Grand-Duc », la version proposée par PERL des jumelles de hibou (disponibles ici).

Les jumelles Grand-Duc sur une vitrine de la boutique Equinoxe – Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International

Les jumelles Grand-Duc et le domaine de l’astronomie

Souvent, en boutique, on me demande quelle est la paire de jumelles qui est la plus puissante. On imagine souvent qu’une paire de jumelles puissante sont des jumelles qui grossissent beaucoup. Pourtant, un bon instrument optique est avant tout un instrument qui peut capter beaucoup de lumière et la restituer finement lors d’une observation.

D’ailleurs, en astronomie, il n’est pas toujours nécessaire de grossir de manière importante. Après quelques recherches et observations, on s’aperçoit aussi que le ciel étoilé n’offre pas que d’infimes détails qu’il faudrait grossir des centaines de fois. Il y a des structures monumentales, des constellations, et surtout une voie lactée écrasante, qui s’étale sur toute la voûte céleste.

Et c’est là que j’ai découvert un format de jumelles absolument étonnant : les jumelles Grand-Duc. Leur grossissement ? Seulement de x 2,1 ! Avec leur diamètre de 40 mm, elles offrent un indice de luminosité de 400 ! Pour vous donner un ordre d’idée, les très classiques 10 x 42 donnent un indice de luminosité de 27… Qui est déjà très intéressant dans le domaine des observations terrestres diurnes !

L’observation en ville et en montagne : laissez-vous séduire !

J’habite à Lyon. Le ciel est terni par une importante pollution lumineuse. On arrive à distinguer les principales étoiles, mais guère plus. Un soir, j’ai pris les jumelles Grand-Duc et quelle surprise ! J’arrive à voir les constellations dans leur intégralité ! Aucun souci pour compter les principales étoiles des Pléiades ! Je vois la constellation du taureau en un coup d’œil ! Et Orion ? Aucune difficulté pour voir où se trouve M42.

Je suis fasciné par ce que j’arrive à discerner là où habituellement je ne vois pas grand-chose.

Lyon la nuit de la fête des lumières – Wikimedia Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International
Voie lactée dans les Alpes – Wikimedia – Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International

Par ailleurs, j’ai la chance d’avoir de la famille qui habite en altitude dans les Alpes, dans un lieu parfaitement exempt de pollution lumineuse. C’est là où j’ai été le plus fasciné ! Une multitude d’étoiles se révèlent à mes yeux, là où je n’en voyais pas. Écrasant, brillant, monumental. Quelle émotion ! Tout semble flotter au-dessus de moi. C’est l’une des plus belles expériences que j’ai faites de l’observation du ciel nocturne et en plein hiver. Je les ressortirai pour voir la voie lactée en plein été, là où elle sera encore plus visible.

Caractéristiques techniques pour bien comprendre

Le système focal : toujours et encore notre cher Galilée

C’est donc dans le domaine de l’astronomie que se trouvent les jumelles au plus faible grossissement. Elles possèdent une formule optique de type Galilée. Pour rappel, la lunette de Galilée utilisait une lentille en objectif convergente et une lentille en oculaire divergente. Comme le trajet optique ne convergent pas sur un foyer intermédiaire, l’image produite est droite. C’est l’inverse d’une conception képlérienne car la pupille de sortie est située à l’intérieur de l’optique. La lentille divergente rend à nouveau parallèles les rayons lumineux passés par la lentille convergente. Ainsi, les rayons lumineux non parallèles auront un angle plus grand après avoir traversé l’oculaire. C’est cela qui génère le grossissement, et l’image reste droite en sortie de jumelles sans utilisation de prismes.

Conception galiléenne (système focal) – Wikimedia (CC BY 2.5)

Calculs optiques pour les jumelles Grand-Duc

Avec son grossissement de 2,1 fois, cela entraîne une augmentation effective du diamètre de sortie.

La conséquence directe est que la luminosité de ces jumelles est élevée. Dans un système optique de type galiléen, la capacité à restituer la luminosité des jumelles dépend du grossissement et de la transmission de la lumière.

Par souci de simplicité, nous considérons que la transmission des jumelles Grand-Duc est de 100 %. Avec son grossissement de 2,1x, cela entraîne une augmentation effective du diamètre de votre pupille de 2,1x. Ainsi, le facteur d’augmentation est de 2,1² qui est 4,41x plus de lumière. Le « gain » est donné quant à lui sous la forme Log 10 (4,41) x 2,512 = 1,61.

Cela est vraiment exceptionnel. De plus, toute cette puissance est concentrée dans une petite paire de jumelles qui ne pèse que 230 grammes.

Un peu de mécanique pour une prise en main facile

L’intérieur des canons est noir mat et comporte une série de rainures qui limitent les effets de reflets fantômes. Bien entendu, elles sont à utiliser dans un endroit sans éclairage direct. Elles ne pourront rien faire face à un lampadaire. En effet, nous sommes vite gênés par les lumières parasites qui entrent.

Chacun des canons pivote autour de l’axe central qui est en métal.

Jumelles-Grand duc – Boutique Equinoxe – Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International

La mise au point se fait de manière indépendante, c’est-à-dire sur chaque œil. Bien que lors de la première utilisation il n’est pas facile de les prendre en main, vous avez néanmoins toute la précision nécessaire pour adapter les deux optiques à votre acuité visuelle. Votre premier réglage sera certainement le dernier si vous prenez le temps de le faire avec précision.

En pleine journée, on détecte en bordure de légères courbures de champs, ainsi qu’un filet flou très proche des bords. Cela est une conséquence directe de leur modèle optique : une conception galiléenne comme on l’évoquait plus haut.

Conclusion

Avec leur faible grossissement, c’est un plaisir de les utiliser. En général, l’utilisation des jumelles implique une bonne stabilité du fait de la réduction de champ qu’impose le grossissement. Avec les jumelles Grand-Duc, le confort d’utilisation est maximal. D’ailleurs, il faut souligner qu’elles offrent un très grand champ : 445 m à 1000 m ! On peut regarder les constellations dans leur intégralité, en un seul coup d’œil. A titre de comparaison, des jumelles classiques 10 x 42 ont un champ beaucoup plus restreint : 110 mètres en général.

Peu encombrantes et légères, elles peuvent vous suivre dans tous vos déplacements. Elles sont livrées avec une petite coque rigide qui les protège très bien. J’ai pu les glisser dans mon sac à dos sans craindre pour leur intégrité.

Personnellement, je ne les sépare plus de mon matériel d’observation astronomique. Elles sont un parfait complément au matériel que je possède. Elles permettent autant de faire du repérage lors des soirées astronomiques que de la contemplation. C’est un pur régal de se balader dans le ciel avec ces jumelles.

Jumelles Grand-Duc PERL sur le porte-accessoires d’une CGX-L – Boutique Equinoxe – Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International

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